Galerie Nohant intérieur

 

Le salon

Je vous fais pénétrer dans une des mes pièces préférées de la maison; nous arrivons par le jardin (côté sud) la porte fenêtre de la salle à manger est ouverte entrons et glissons à gauche...que la visite commence.
Le grand salon a conservé sa tapisserie d'origine et les portraits des ancêtres dont celui du Maréchal de Saxe, juste au dessus du célèbre portrait de George Sand par Auguste Charpentier, dont l'original se trouve au Musée de la Vie Romantique à Paris; par le même artiste les portraits de Solange et Maurice Sand.
 
 
 
 
 
 
 
 

La salle à manger

La pièce s’ouvre par des portes à deux battants. Elle est décorée de boiseries peintes en gris et donne sur la terrasse par une porte-fenêtre. Le dallage d’ardoise et de pierre a été restitué d’après la description que GS en fait dans une lettre en 1869.. Un lustre couleur pastel, en verre de Murano, éclaire la grande table. La romancière a choisi la vaisselle en faïence de Creil et un verre en cristal coloré au pied turquoise et à la paraison ambrel. Pour assurer un confort lors des soirées d’hiver, un calorifère est installé dans la pièce : la chaleur s’évacue par le sol, sous la table, permettant aux hôtes de se réchauffer pendant le repas. Les dessins originaux réalisés par Maurice Sand pour illustrer Les Légendes rustiques (douze légendes berrichonnes rassemblées par George Sand) ornent aujourd’hui la salle à manger.
George Sand a ouvert Nohant à ceux qu’elle aime. La demeure possède une grande capacité d’accueil, permettant de recevoir plusieurs personnes à la fois pour de longs séjours. Les aménagements intérieurs sont fréquents et onéreux, avec une organisation domestique lourde afin que chaque invité se sente au mieux. Elle accueille les personnes qu’elle affectionne, anonymes ou célébrités, sans avoir la prétention de faire de Nohant un cénacle littéraire ou artistique. Néanmoins, les séjours de nombreuses personnalités du XIXéme siècle ont apporté au domaine berrichon une gloire et une aura incroyables : Franz Liszt et Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Eugène Delacroix, Frédéric Chopin, Pauline Viardot, Théophile Gauthier, Gustave Flaubert, Ivan Tourgueniev comptent parmi ceux qui ont marqué Nohant de leur passage.
 
 
 
 

La chambre de Marie Aurore Dupin de Francueil

George Sand s’installa dans la chambre de sa grand-mère, Aurore de Saxe, au début de son mariage. Elle y établit ensuite ses enfants, plus jeunes. Plus tard, des invités de marque y dormirent : Liszt, et Delacroix. Ce fut la chambre de Solange jeune fille pour quelques mois, puis de Maurice et de Lina. La pièce a conservé ses boiseries élégantes, un mobilier Louis XVI et le lit « à la polonaise ».
 

Le boudoir

Jeune femme, George Sand a fait du boudoir sa chambre. « J’habitais alors l’ancien boudoir de ma grand’mère […]. Ce boudoir était si petit qu’avec mes livres, mes herbiers, mes papillons et mes cailloux, il n’y avait plus de place pour un lit. J’y suppléais par un hamac. Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en manière de secrétaire » (Histoire de ma vie). C’est dans ce placard aménagé qu’elle écrivit Indiana en 1832.
 

Les théâtres

À partir des années 1840, la famille Sand se livre à une des occupations favorites de la haute société à la campagne : le théâtre. En 1850, la romancière fait tomber les murs entre une chambre d'invité et l’ancienne salle des archives, devenue au fil des temps bibliothèque, garde-meuble et billard. Elle y place la scène du « théâtre des acteurs vivants » et les bancs des spectateurs, avec coulisses, décors et rideau de scène. Le visiteur peut encore admirer un des nombreux décors peints pour une des pièces. Dans les années 1849/50, le castelet des marionnettes, véritable passion de son fils Maurice, est installé. Le mécanisme, les outils pour les bruitages et certains accessoires sont encore présents. Dans les communs, se trouve à l’étage une salle d’exposition des marionnettes.
Le spectacle ravissait George Sand, elle le décrit ainsi à son ami Flaubert : « Maurice est d’une gaité et d’une invention intarissable. Il a fait de son théâtre de marionnettes une merveille de décors, d’effets, de trucs, et les pièces qu’on joue dans cette ravissante boîte sont inouïes de fantastique […] Je suis sûre que tu t’amuserais follement aussi, car il y a dans ces improvisations une verve et un laisser-aller splendides, et les personnages sculptés par Maurice ont l’air d’être vivants, d’une vie burlesque, à la fois réelle et impossible, cela ressemble à un rêve ».
 
 
 

Balandard...mais qui est Balandard ?

Baldandard Pierre est une des nombreuses marionnette crée en 1854, elle a pris les traits de Maurice Sand. Le regard clouté, pétillant, amusé. Ce personnage est artiste comme Maurice : peintre et «impresario, directeur et acteur d'une troupe célèbre ». Il a un parler « nasillard » comme Maurice qui est toujours enrhumé. Il est drôle, aimable, séduisant. Il est habillé à la mode du Second Empire. Il a le teint brun et de petits yeux, une grande bouche et le nez court et busqué, les cheveux collés au front et aux tempes. Il porte une jaquette à large revers et une cravate qui fait deux fois le tour de son cou et remonte son col jusqu'aux oreilles. Il a été marié avec « Ida ». Balandard voyage, en diligence, en train et même en attendant la diligence, il passe une nuit mémorable à Châteauroux. Balandard travaille avec Coq en bois qui est le régisseur du théâtre.

Maurice Sand va jusqu'à faire parler le personnage de Balandard comme si c'était une vraie personne, il lui donne des sentiments humains – il humanise les marionnettes – Il lui fait décrire les lieux de rangement des marionnettes, comme si il écrivait à George Sand qui était en séjour à Paris. Le marionnettiste se dissimule, s'efface derrière sa marionnette, se met au second plan derrière sa marionnette qui le représente. Il est vrai que Balandard lui ressemble. Il y a comme un dédoublement de la personnalité. Au théâtre, le rôle de Balandard est de présenter devant le rideau les situations embrouillées de la pièce : il dit les prologues et aussi les dénouements.
Photo collection privée: Balandard par P.Verdot photographe, le même à qui nous devons la famille Sand devant la maison et le dernier portrait de George Sand.

La cuisine

Un corridor mène à la cuisine. Dans celle-ci, un escalier de bois monte vers la chambre occupée par les domestiques qui sont pour la plupart logés sur place (ça fait partie du "contrat"). Le bruit des clochettes au-dessus de la porte prévient les domestiques qu’ils sont appelés dans une chambre. Les ustensiles, notamment les casseroles de cuivre et les poteries du Berry, sont accrochés ou posés sur des étagères. Les domestiques prennent leurs repas sur la longue table. George Sand y vient souvent : « Mon cher ami, j’ai fait une quarantaine de livres de confitures de prunes […] on ne peut pas confier cette besogne. Il faut la faire soi-même et ne pas la quitter d’un instant. C’est aussi sérieux que de faire un livre » (lettre à J. Néraud, 1844).
Lorsqu’elle s’installe définitivement à Nohant en 1847, George Sand équipe la pièce d’appareils modernes et performants, facilitant le travail de la cuisinière et permettant de préparer efficacement des repas pour plusieurs invités. Elle y installe un fourneau, mais le « potager » est encore utilisé pour réchauffer les plats.
 
 

L'escalier

On monte au premier étage par un bel escalier à rampe de bois orné de deux niches où l’on a placé un buste de George Sand par Aimé Millet et un buste de la Malibran, sœur de Pauline Viardot. Un long corridor sépare les pièces sur cour de celles du midi. George Sand n’a pas connu la peinture des murs et du plafond aux tons pastel.
Le couloir du premier étage, pavé de petits carreaux de terre cuite, dessert la maison d'est en ouest. Sur le palier, il y a deux portes capitonnées, elles font parties de l'ancienne chambre de Frédéric Chopin que George Sand a fait poser pour protéger le compositeur des bruits de la maison, seul élément matérialisant la présence du musicien à Nohant.
 
 
 

La chambre bleue, chambre de George Sand

George Sand y a vécu de 1867 à sa mort en 1876, la chambre étant plus petite et mieux chauffée (elle est exposée au sud). Le lit surmonté d'un ciel de lit et les meubles Louis xvi confèrent à la pièce une atmosphère harmonieuse.
La tapisserie, « en bleu tendre parsemé de médaillons blancs où dansent de petits personnages mythologiques » (lettre à Henry Harrisse, 1867) accentue la douceur du lieu. La fenêtre donne sur les cèdres plantés pour la naissance de ses deux enfants, lui permettant de les contempler à sa guise. La romancière s’est éteinte dans cette pièce sur un lit de fer apporté pour la soigner, disposé près de la fenêtre pour apprécier la vue sur le parc. (Voir article dans Mes thèmes Son Nohant).
 
 
 

Le bureau

Il s’agit au départ de la chambre de Frédéric Chopin, qui y a vécu entre 1839 et 1846 (photo papier peint avec une pagode). Dans les années qui suivent et jusqu'en 1860, la pièce va évoluer selon les besoins de George Sand La porte matelassée posée pour insonoriser la pièce demeure l’unique témoin du passage du musicien et de son importante création musicale à cette époque. La pièce est divisée en deux pour y installer un bureau de travail et une bibliothèque. Sur les étagères sont exposés des fossiles, des minéraux, des livres et des objets-souvenirs. Les ouvrages sont classés dans la bibliothèque par thèmes et montrent les multiples centres d’intérêt de la romancière.
 
 

La chambre de Gabrielle

Située au sud-est, la chambre d'Aurore à été celle de George Sand de son enfance à l'adolescence, jusqu'à mariage son mariage, pour y revenir aprés sa séparation avec Casimir son mari en 1837, elle quitte définitivement cette chambre en 1867 pour la chambre bleue.
Cette chambre devient celle de sa petite-fille Aurore et de la nourrice.
Admiratrice de l'extrême-orient, Gabrielle l'a décorée dans un esprit japonisant et d'un mobilier en bambou, elle y décède en 1909. Ensuite la décoration disparait, pour y faire place à une chambre plus neutre. Aurore Sand y prend place de 1910 jusqu'à sa mort en 1961. Dans les années 1990 après des grandes restaurations à Nohant et d'après des photos prises par Gabrielle Sand, le décor Japonisant reprend sa place.
 

La chambre de Lina

Située à l'extrémité nord-est du couloir, la chambre qu'a longtemps habitée JF Deschatres, le percepteur de Maurice Sand.
Cette chambre fut aménagée en 1862 au moment du mariage de Lina et Maurice Sand. Le papier peint actuel n'est pas celui que George Sand à connu. Cette chambre réservée à des invités de passage fut réquisitionnée par George Sand pour en faire (1ère mention écrite en 1845) un premier atelier de peinture pour Maurice, bénéficiant d’une exposition intéressante avec deux ouvertures, Nord et Est. George Sand a finalement assez vite regretté ce choix quand elle décide d'occuper Nohant à longueur d'années, car Nohant manque de chambres pour les amis. George Sand décide de lui redonner sa fonction initiale de chambre et c'est pour cela qu'elle choisit de transformer une partie des greniers pour que Maurice ait un atelier ailleurs...
 

L'atelier

Il fut aménagé dans les années 1850 par George Sand, sa mère, dans une partie du grenier, ouvrant deux immenses fenêtres au nord et au sud ; il devint alors le réceptacle des intérêts divers de Maurice : le dessin, la peinture (élève de Delacroix), la géologie, les sciences de la nature et le théâtre. La découverte de cet espace, dans le cadre de ces visites spécifiques, permettra donc d’évoquer la personnalité de Maurice Sand, restée longtemps méconnue du fait de la notoriété de sa mère.
21 septembre 1852, Tout ce travail me ruine, surtout l'atelier de Maurice, qui tourne à la cathédrale. Mais j'arriverai à installer tout mon monde. On passe sa vie à cela, et quand tout est bien arrangé, on meurt. George Sand lettre au Capitaine Stanislas d'Arpentigny.
 
 
 
 

Les coins, les recoins, les couloirs et autres.

Le cabinet de toilette de Monsieur, entre le boudoir et le théâtre.
La salle de bains, au rez-de-chaussée à droite juste a avant la cuisine, dans les années 1830 cette pièce servait d'office à la cuisine, plus tard George Sand la transforma en une salle de bains, les décorations florales et l'ange au plafond sont de Eugène Lambert.
Proche de la scène du grand théâtre ce petit escalier de bois conduit à l'entresol où se situe la loge des acteurs qui deviendra plus tard la lingerie.
Pièce de rangement des décors, mobilier et rideau de scène du théâtre des adultes.
La boite à lettre du couloir... Explication par Théophile Gauthier, "Au reste, on est très bien chez elle . Par exemple, c’est un service silencieux. Il y a une boîte qui a deux compartiments, dans le corridor : l’un est pour les lettres par la poste, l’autre pour la maison . Dans celui-ci, on écrit tout ce dont on a besoin, en indiquant son nom et sa chambre. J’ai eu besoin d’un peigne j’ai écrit : M. Théophile Gautier, telle chambre, ma demande, - et le lendemain à six heures, j’avais trente peignes à choisir. »
Théophile Gauthier, Journal des Goncourt.
 
 
 
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