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Aurore Sand sa petite fille
29 mai 2017
 

Son Nohant...


Nohant à travers des citations de George Sand dans ses lettres, dans l'Histoire de ma Vie, mais aussi vu par ses amis, des contemporains...retrouvons "Son Nohant..."

Une lettre

Je ne vaux pas grand-chose et c'est à Nohant que je vaux tout ce que je peux valoir, là, les soins domestiques, les occupations de la campagne que j'aime de passion comme tout ce que j'aime, me suffisent et m'absorbent entièrement. Je me fatigue tout le jour et je dors la nuit, je me porte bien et je suis heureuse, mais qu'on me sorte de là, et je ne suis plus bonne à rien

George Sand encore Aurore Dupin à Jane Bazouin.
Nohant, 26 juin 1826.
 

Agenda du lundi 26 Avril 1875 à Nohant par George Sand

Beau temps avec gelée le matin.
Verdot, le photographe, arrive avec sa voiture, son aide et son appareil.
Il fait deux vues de la maison qui seront, je crois, très réussies.
Il essaie Lolo deux fois dans l'atelier. Ça ne vient pas.
Il s'installe dehors près de la maison sous la fenêtre de la cuisine. Il réussit très bien les deux fillettes. Demain il nous fera tous.
Il restera le temps que nous voudrons. Il me donne une quantité de belles photographies du pays.
J'écris des lettres, je dessine un peu et beaucoup ce soir.
Maurice a fait un mariage ce matin dans la salle à manger avec apparat. Ce sont des paysans riches de 60.000 francs.
Visite de Nohant sur une composition de Frédéric Chopin Scherzo no 2, in B flat minor, op. 31.
 
J'avais la maison de mes souvenirs pour abriter les futurs souvenirs de mes enfants.
A-t-on bien raison de tenir tant à ces demeures pleines d'images douces et cruelles, histoire de votre propre vie écrite sur tous les murs en caractères mystérieux et indélébiles, qui, à chaque ébranlement de l'âme, vous entourent d'émotions profondes ou de puériles superstitions ?
George Sand,Histoire de ma vie
Nohant par GS
Nohant, dessin présumé de George Sand, collection Musée de Paris.
 

Nohant dans l'Histoire de ma vie.

Je dirai quelques mots de cette terre de Nohant où j’ai été élevée, où j’ai passé presque toute ma vie et où je souhaiterais pouvoir mourir.
Le revenu en est peu considérable, l’habitation est simple et commode.
Le pays est sans beauté, bien que situé au centre de la vallée Noire, qui est un vaste et admirable site. Mais précisément cette position centrale dans la partie la plus nivelée et la moins élevée du pays, dans une large veine de terre à froment, nous prive des accidents variés et du coup d’œil étendu dont on jouit sur les hauteurs et sur les pentes. Nous avons pourtant de grands horizons bleus et quelque mouvement de terrain autour de nous, et, en comparaison de la Beauce et de la Brie, c’est une vue magnifique ; mais, en comparaison des ravissants détails que nous trouvons en descendant jusqu’au lit caché de la rivière, à un quart de lieue de notre porte, et des riantes perspectives que nous embrassons en montant sur les coteaux qui nous dominent, c’est un paysage nu et borné.

Quoi qu’il en soit, il nous plaît et nous l’aimons.

Ma grand’mère l’aima aussi, et mon père y vint chercher de douces heures de repos à travers les agitations de sa vie. Ces sillons de terres brunes et grasses, ces gros noyers tout ronds, ces petits chemins ombragés, ces buissons en désordre, ce cimetière plein d’herbes, ce petit clocher couvert de tuiles, ce porche antique, ces grands ormeaux délabrés, ces maisonnettes de paysan entourées de leurs jolis enclos, de leurs berceaux de vigne et de leurs vertes chenevières, tout cela devient doux à la vue et cher à la pensée quand on a vécu si longtemps dans ce milieu calme, humble et silencieux.

Le château, si château il y a (car ce n’est qu’une médiocre maison du temps de Louis XVI), touche au hameau et se pose au bord de la place champêtre sans plus de faste qu’une habitation villageoise. Les feux de la commune, au nombre de deux ou trois cents, sont fort dispersés dans la campagne ; mais il s’en trouve une vingtaine qui se resserrent auprès de la maison, comme qui dirait porte à porte, et il faut vivre d’accord avec le paysan, qui est aisé, indépendant, et qui entre chez vous comme chez lui.
Nous nous en sommes toujours bien trouvés, et, bien qu’en général les propriétaires aisés se plaignent du voisinage des ménageants, il n’y a pas tant à se plaindre des enfants, des poules et des chèvres de ces voisins-là qu’il n’y a qu’à se louer de leur obligeance et de leur bon caractère.
George Sand, Histoire de ma vie.
 

Nohant en automne...

Photos sur plusieurs automnes, photos anciennes par Placide Verdot 1875 et Felix Nadar pour les portraits de George Sand. La partition musicale est signée Frederic Chopin OP.25.1. J'ai opté ici pour une approche résolument classique et symphonique d’esprit, magnifique mélodie de cordes dramatiques et élégiaques au lyrisme poignant, une très belle réussite je trouve , le thème principal évoquant la quête spirituelle de Nohant en automne...
 
Fragment de tapisserie de la chambre de GS
Fragment de la tapisserie originale, Musée de la Vie Romantique, Paris.

Son Nohant, sa chambre

Mardi 15 Janvier 1867 à Nohant, les pages de l'agenda manuscrit par George Sand.
…Je passe toute la journée sur mes jambes à planter des clous. On arrange ma nouvelle chambre; mon lit est posé, c'est très joli: voilà, je pense, ma .dernière installation, mon dernier Robinsonnage. Quand cette chambre sera à renouveler, je n'aurai certes plus la force de manier le marteau.

Mercredi 16
Beau, froid, neige. Je ne sors pas, mais je remue, je cloue et j'emménage. Ma chambre sera un bijou…

Jeudi 17
Toujours très froid, neige et glace, c'est un hiver. Je ne sors pas. Je cloue et je surveille. On met les tableaux, les glaces, etc…

Vendredi 18
Très froid. Je ne sors pas; j'ai peut-être tort, mais j'ai tant à faire pour mon logement. Toute la journée collage et nettoyage, inventions, essais. Je m'arrange comme si j'étais assurée de vivre. Je ne va pas mal, mais je me sens faible, pas d'envie de travailler, envie de rien, que de dormir bientôt dans ma nouvelle chambre, idée fixe…

Samedi 19
Très froid. Je travaille toujours à ma chambre: elle est terminée sauf la commode et j'emménagerai demain…

Lettre a M. Henry Harrisse à Paris, Nohant, 19 janvier 1866.
…Je plante des choux toute la journée, ou je couds des rideaux et des courtepointes, le tout à l'effet de m'installer ici dans une chambre plus petite et plus chaude que celle où je travaille. Je me suis tapissée en bleu tendre parsemé de médaillons blancs où dansent de petites personnes mythologiques. Il me semble que ces tons fades et ces sujets rococos sont bien appropriés à l'état d'anémie et que je n'aurai là que des idées douces et bêtes. C'est ce qu'il me faut maintenant….

Dimanche 20
…Enfin je couche ce soir dans ma nouvelle chambre et je vas faire l'essai de me coucher de bonne heure…

Lundi 21
Excellente nuit dans ma nouvelle chambre. J'y éprouve un sentiment de bien-être et de repos extraordinaire. Cette couleur douce a un effet sensible sur l'esprit. J'y suis bien à tous égards. J'y travaille encore aujourd'hui…

V.Santaolaria Chambre GS
Vicente Santaolaria, chambre de George Sand, Musée de la Vie Romantique, Paris.
 

La Vallée Noire...

Paysage - brume et champs 1 151017 copie
Paysage, brume et champs, Le Berry par Olivier Botta.
Animaux - Vache solitaire lever de soleil 151017 copie
Vache solitaire au levé du soleil en Berry, par Olivier Botta.

La Vallée Noire


Cette contrée est une prairie coupée à l’infini par des buissons splendides et des bordures d’arbres ramassés, semée de bestiaux superbes, et arrosée de ruisseaux qu’on voit ça et là courir sous l’épaisse végétation qui les ombrage. Il n’y aurait jamais de point de vue possible dans un pays ainsi planté, et avec un terrain aussi accidenté, si les arbres étaient abandonnés à leur libre développement. La beauté du pays existerait, mais, à moins de monter sur la cime des branches, personne n’en jouirait. L’artiste, qui rêve en contemplant l’horizon, y perdrait le spectacle de sites enchanteurs, et le paysan, qui n’est jamais absurde et faux dans son instinct, n’y aurait plus cette jouissance de respirer et de voir, qu’il exprime en disant : C’est bien joli par ici, c’est bien clair, on voit loin.
Voir loin, c’est la rêverie du paysan ; c’est aussi celle du poète.

George Sand, extrait de La Vallée Noire, Chapitre I, édition Calmann Lévy 1884.

Photographe, créateur d'images, retrouvez Olivier Botta sur son site, cliquez-ici. 
 

Nohant autrement


Nohant autrement est une visite qui permet de (re)découvrir la demeure de George Sand sous l’angle des principaux aménagements qu’elle fit réaliser en fonction de ses besoins et des évolutions techniques dont elle fut le témoin tout au long du XIX° siècle.
Cette visite est limitée à 15 personnes maximum, ce qui permet la découverte de certaines pièces de la maison ordinairement fermées au public : la petite salle de bain, la chambre de Marcellina, épouse de Maurice Sand, et l’atelier de peinture de ce dernier aménagé en 1852 au 2ème étage, sous les combles.
Réservation obligatoire au 02 54 31 06 04

Nohant autrement


 
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